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Le Clézio, L'inconnu sur la terre

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Le Clézio, L’inconnu sur la terre

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Le Clézio, L'inconnu sur la terre

Publié le 8 mai 2012 par argoul


En même temps qu'il écrivait les nouvelles de 'Mondo', J.M.G.L.C. (comme il signe la 4ème de couverture) noircissait des cahiers d'écolier italiens d'essais sur la nature et sur les choses, sur la nature des choses et les choses de nature. L'inconnu sur la terre est un petit garçon, celui de Nietzsche, « innocence et oubli, un nouveau commencement et un jeu, une roue qui roule sur elle-même, un premier mouvement, un 'oui' sacré » (Ainsi parlait Zarathoustra, Des trois métamorphoses), mais aussi cet élan procréateur qui sourd des hommes lorsque, vers 35 ans, ils n'ont pas enfanté. Jean, Marie, Gustave a cette tendresse absurde pour le gamin de hasard, ses yeux noirs profonds, son corps fragile et sa peau lumineuse. Il appelle son petit prince « le petit garçon inconnu », il en fait ce fils littéraire que Saint-Exupéry, Michel Déon et tant d'autres ont inventé pour combler le manque.

Phénomène d'époque, alchimie de l'auteur, post-modernité : il y a tout cela dans ces essais lecléziens. Bien écrits, malgré l'abus du 'on' – cette négation du moi très à la mode après 68 – ces textes montrent l'envers du décor, la trame des romans et nouvelles, l'étonnement qui les fait naître. Ils sont denses, lumineux et font apprécier la démarche de l'auteur.

Le Clézio est un phénomène d'époque. Né en 1940, l'auteur sortait de la jeunesse en 1968 mais il était imbibé des idées du temps, Prix Renaudot à 23 ans pour un premier roman. Mai 68 a marqué la grande révolte contre la société bourgeoise éprise de consommation et prise dans les rets de l'État-providence. Ont été contestés avec vigueur le travail-famille-patrie de l'opinion commune et Le Clézio a bâti sa vie sur ce refus : hédoniste, solitaire, nomade.

Il n'a que mépris pour « notre civilisation moderne (...) Elle qui ose piller les tombes et profaner les lieux saints, elle qui n'a d'autre dieu que son propre savoir, dieu de vanité et de suffisance ; elle qui n'a d'autre foi que celle en sa propre technique, elle qui ne connaît d'autre art que celui de l'intelligence et de l'agression » p.286. Il n'écrit pas pour prouver en logique mais pour communier en sensations. Il n'impose rien, il offre. Il ne crée pas, il rend compte des forces que sont la lumière, les éléments, les astres, la beauté d'un arbre, d'une fleur ou d'un sourire, la vertu d'un être, son élan de vie. Etonnement philosophique qui est le meilleur de mai 68 : « J'aime la lumineuse et pure beauté, celle qui fait voir un monde toujours neuf. Les enfants la portent en eux, dans leurs yeux, sur leur visage, ils la donnent par leur vie, par leurs gestes, leurs paroles. Il y a quelque chose d'inlassable dans leur regard, quelque chose qui ressemble à l'air du matin, après le sommeil. C'est la qualité, la 'vertu' » p.241.

A cette ambiance d'époque, l'auteur ajoute son itinéraire personnel de sans-père exilé, nulle part chez lui. Sensible mais rejeté, il se veut neutre, accueillant le monde et les êtres comme ils viennent. S'il voue un culte à la « beauté », ce n'est pas celle, froide et intellectuelle, des savants qui glosent dans les livres et enferment dans les musées. La beauté, pour Le Clézio est immédiate, elle s'impose ici ou là, au hasard. « La beauté est donnée. Il n'y a rien à acquérir. La beauté n'a pas d'histoire, elle n'est pas la solution d'un mystère. Elle est elle, simplement » p.135. « Mais dans la beauté réelle il y a surtout ceci : l'infini interne. Parfois, je regarde des yeux comme cela, deux yeux dans le visage d'un enfant de cinq ans. (...) Ce sont deux yeux profonds, clairs, qui fixent directement votre regard, qui traversent tout droit l'air transparent de leur lumière que rien ne peut troubler. (...) Ils ne veulent pas juger, ni séduire, ni subjuguer. Ils veulent seulement voir ce qu'il y a et, par les pupilles ouvertes, recevoir en retour le rayonnement de la lumière. Alors dans ces yeux, sans qu'on puisse comprendre pourquoi, on aperçoit soudain la profondeur qui est sous toutes les apparences » p.51.

L'auteur veut écrire pour dire cela, rien de plus, rien de moins, à la manière post-moderne. Pour être en accord avec le monde, en harmonie avec les forces de la vie qui à tout moment se manifestent. « Je voudrais faire seulement ceci : de la musique avec les mots. (...) Pour embellir mon langage et lui permettre de rejoindre les autres langages du vent, des insectes, des oiseaux, de l'eau qui coule, du feu qui crisse, des rochers et des cailloux de la mer » p.309. Ecrire comme on vit, simplement : « Celui qui danse ne se demande pas pourquoi il danse. Celui qui nage, celui qui marche ne se demande pas ce qu'il fait. L'eau, la terre le portent. Il suit son mouvement, il va de l'avant, il glisse, il s'éloigne. Pourquoi celui qui écrit se demanderait quelque chose ? Il écrit : il danse, il nage, il marche... » p.148

Nous sommes bien dans le naturel postmoderne, moment où la société sort de la civilisation purement industrielle. « Peuvent-ils vraiment croire que le monde est une leçon à apprendre, ou un jeu dont il suffit de connaître les règles ? Vivre est ailleurs. C'est une aventure qui ne finit pas, qui ne se prévoit pas. (...) C'est comme l'air, comme l'eau, cela entoure, pénètre, illumine (...) Apprendre, sentir, ce n'est pas chercher à s'approprier le monde ; c'est seulement vouloir vibrer, être à chaque seconde le lieu de passage de tout ce qui vient du dehors...(...) Être vide, non pas comme on est absent – le gouffre, le vertige avant la chute – mais en étendant son corps et son âme pour couvrir l'espace » p.133 On reconnaît là le zen, cette pensée orientale redécouverte par les grands physiciens des années 1970 justement, en rapport avec les nouvelles théories du chaos, du fractal et des cordes. Et la vogue écolo, qui est le zen à portée des caniches.

Le lecteur trouvera dans ces réflexions denses, parfois ornées de dessins de l'auteur, des pages d'admiration à la Francis Ponge, d'étonnements à la Antoine de Saint-Exupéry ou d'inventaires poétiques à la Jacques Prévert. Il rencontrera (par ordre d'apparition à l'image) la montagne, l'autobus, la route, les insectes, les nuages, l'infini, les paroles, les fumées, les arbres, l'orage, l'air, les rochers, les visages, les oiseaux, les enfants, le pain, les cargos, l'orange, les coquillages, les fleurs, les légumes, le miel.

Mais surtout la lumière, la mer et les étoiles, ces trois pôles leclézien du monde. « Eclairer, illuminer, révéler : les mots de la lumière. Ce sont donc ceux de la magie, de la religion, de la suprême logique, puisque la vérité et la réalité ne peuvent exister que sous le regard de la lumière. ( ...) Ce que le langage veut retrouver, avec urgence, lassé des privilèges et des interprétations, c'est cette marche qui irait selon le mouvement du regard : l'aventure simple et tacite, brève, mais intense, comme aux premiers jours après la naissance » p.35. Le lecteur comprendra mieux, dès lors, combien l'apparente simplicité des nouvelles de 'Mondo' demande de disponibilité et de travail – juste pour être vrai.

Le Clézio, L'inconnu sur la terre, 1978, Gallimard l'Imaginaire 2001, 317 pages, ¤9.50

Les livres de Le Clézio chroniqués sur ce blog
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Tags : Le Clézio, L’inconnu sur la terre, Catégories : Le Clézio, Livres | Tags: agression, ailleurs, antoine de saint-exupéry, aventure, écolo, élan, époque, étoiles, beauté, choses, civilisation, communier, danse, Dieu, exilé, francis ponge, harmonie, hasard, hédoniste, immédiate, infini, jacques prévert, leçon, logique, lumière, mai 68, marché, mer, moderne, mots, musique, nature, naturel, nietzsche, nomade, on, petit prince, postmoderne, regard, religion, sensations, sensible, solitaire, suffisance, vanité, vertu, vibrer, vide, vrai, yeux, zen
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Le Clézio, Onitsha

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Le Clézio, Onitsha

Publié le 3 février 2011 par argoul


Entre un prologue et un épilogue, c'est le roman d'une initiation. Fintan, au curieux prénom irlandais, est un garçon pâle de 12 ans qui s'embarque avec sa mère, en 1948, pour rejoindre un père qu'il n'a jamais connu, au bord du fleuve Niger. Jean-Marie Gustave romance ici ses propres traces, faisant écrire dans un cahier d'écolier son Voyage, sauf qu'il se donne quatre ans de plus. La raison en est qu'il fait coïncider l'initiation à l'Afrique avec la puberté du garçon.

Ce n'est pas par hasard : l'Afrique est violente aux Occidentaux habitués aux vallées étroites et aux terres civilisées depuis des siècles. Onitsha est une petite ville au bord du fleuve, un comptoir colonial qui végète dans une fin d'empire anglais. C'est aussi le lieu où grondent des orages homériques, où la pluie est comme un rideau d'eau qui suffoque et fouette, où le soleil implacable fait bouillir l'eau sur les toits de tôle inadaptés. Peut-on rester « civilisé » dans cette Afrique héneaurme ?

Qu'est-ce d'ailleurs que « la civilisation » quand elle tord les comportements blancs au point de rendre méfiant, orgueilleux et inhibé ? Est-ce la contrainte des habits et des m½urs, l'anglais sans accent et le savoir lire, l'ignorance du passé lointain des Africains ? Est-ce l'exploitation de la nature, le mépris pour le climat et pour les bêtes ? Les Noirs donnent une impression de liberté, telle l'adolescente, sculpturale comme une déesse : « Oya était sans contraintes, elle voyait le monde tel qu'il était, avec le regard lisse des oiseaux, ou des très jeunes enfants. » p.152 Fintan, le gamin, est au carrefour de la puberté. Il quitte vite la voie parentale, la bienséance de salon du District Officer et ses chaussures de cuir pour courir pieds nus avec les jeunes Noirs, torse écorché, la chemise ouverte et le short déchiré par les épines. Il n'est définitivement pas conforme, pas « politiquement correct ». On le lui fait sentir, ainsi qu'à sa mère et à son père, rêveurs partagés, donc inadaptés au monde réaliste et technique de la civilisation occidentale.

Pour Maou, petit nom de fils pour Maria-Luisa (son mari l'appelle Marilou), l'Afrique est la fin des préjugés de classe, l'amour auprès d'un mari sans le sou. Pour Geoffroy le père, exilé de par la seconde guerre mondiale et rêveur d'une transhumance ultime de la reine Méroë depuis Égypte antique vers le fleuve Niger, l'Afrique est l'ailleurs. Pour Fintan le gamin, c'est une découverte et une initiation. Il ne juge pas, il prend. Il vit le présent, dévore des yeux, de la peau, de tous les sens. Pieds nus en permanence, torse nu le soir, en seul caleçon sous la pluie drue, il est à corps perdu en Afrique. La danse, le tambour, la peau, le sexe envoûtent. Il regarde les filles se laver nues au bord du fleuve, il constate son copain circoncis bander à son côté, il observe sans rien dire deux presque dieux, Oya et Okawha, faire l'amour dans la cale rouillée d'une épave au milieu du fleuve, il assiste à la naissance du bébé à même le sol. Il goûte les fruits, il se baigne, il court dans la chaleur. Il est tout entier à ce qui survient. « Visage brûlé, cheveux emmêlés », coiffure au bol qui fait casque, « l'air d'un Indien d'Amérique » p.153, le gamin devient un vrai sauvage. Il n'est plus renfermé et fragile, comme la guerre et la civilisation l'avait fait ; « son visage et son corps s'étaient endurcis (...) le passage à l'âge adulte avait commencé. »

Mais, éternel nomade, l'auteur sait bien que partout hors du chez lui historique, son peuple blanc est un intrus. C'est l'impossible métissage. Nul ne fait que passer (comme son père ou lui) ou sombrer (comme Sabine Rodes, vieil Anglais africanisé, symbolisé par une épave de bateau, balayée par le flot de la vie). Renvoyé, malade, son père doit rentrer en Europe ; Fintan est exilé en pension en Angleterre (comme l'auteur) pour y apprendre « sa » civilisation. « Au collège, les garçons étaient à la fois plus puérils, et ils savaient beaucoup, ils étaient pleins de ruses et de méfiance, ils semblaient plus vieux que leur âge » p.234.

Tout pour l'esprit, rien pour le corps, telle est la différence. La civilisation occidentale est abstraite, elle exploite la nature ; la culture africaine, sensuelle et affective, s'y confond. Cet écart justifie « l'enfermement des maisons coloniales, de leurs palissades, où les Blancs se cachaient pour ne pas entendre le monde » p.187 D'où l'impossibilité de l'empire, le rejet de toute greffe, le grand naufrage colonial des années 60.

« On appartient à la terre sur laquelle on a été conçu » p.242 Peut-être sa petite s½ur inventée, Marima, aura-t-elle quelque chose de ce Biafra où elle fut en germe ? Pas Fintan qui ne peut, vingt ans plus tard, que se sentir coupable d'être parti, en lisant dans les journaux le drame du Biafra sur fond de pétrole. Le remord du civilisé, c'est l'humanitaire ; il a été inventé là, en 1971, dans les ruines d'Onitsha. Cet épilogue, décalé par rapport au reste, paraît comme un rajout bien-pensant au livre. Est-il vraiment utile ? Il fait retomber l'envoûtement dans la géopolitique et les bons sentiments – c'est dommage. Mais l'auteur, exilé d'origine, balance sans cesse entre ses découvertes magiques et son besoin éperdu d'appartenir à un courant qui l'aime, à se mettre dans la doxa « correcte ». N'est pas Rimbaud qui veut...

Brassant le spleen d'une époque de transition, d'une enfance déracinée et chaotique, rencontrant le politiquement correct de notre époque, Jean-Marie Gustave Le Clézio donne, 17 ans avant son Nobel, un roman plein de chair où la vie se mord à pleines dents. Ce qu'il faut sans doute à notre époque fatiguée, repentante et rêvant de se placer hors du monde...
◾Le Clézio, Onitsha, 1991, Gallimard, Folio, 6.93¤
◾Article repris par Le blog pédagogique
◾Agoravox
◾Medium4You

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Tags : Le Clézio, Onitsha, Catégories : Le Clézio, Livres | Tags: abstraite, adolescent, Afrique, amour, anglais, angleterre, autobiographie, biafra, bien-pensant, bienséance, blancs, bons sentiments, civilisation, civilisé, collège, colonial, comptoir, copain, corps, danse, empire, endurci, enfant, esprit, exilé, faire l'amour, filles, fleuve, gamin, greffe, initiation, le clézio, liberté, méfiance, métissage, naissance, nature, noirs, nu, orage, peau, pension, pieds nus, pluie, politiquement correct, préjugés, puberté, roman, sauvage, sens, sensualité, sensuelle, sexe, soleil, terre, torse nu
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#Posté le mercredi 21 octobre 2015 04:04

Le Clézio, Mondo et autres histoires

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Le Clézio, Mondo et autres histoires

Publié le 28 février 2011 par argoul


Ces huit nouvelles ont pour épigraphe une citation de Sindbad le marin, voyageur persan. Elles mettent en scène le plus souvent des garçons, parfois des filles, mais le voyage et l'espace sont plutôt « apanage of boys ». La seule fille qui le tente, Lullaby, se voit soupçonner d'avoir fugué... pour un garçon ! Le fil conducteur ressasse les thèmes favoris à Le Clézio : la « vérité » du regard d'enfance, l'appréhension sensuelle du monde, l'accord de soi-même avec la nature... Tous ces thèmes sonnent furieusement années 1970 ; ils reviennent en écho nostalgique pour la génération des 50 ans au pouvoir, d'où le Nobel. D'où aussi le succès d'un Raphaël qui chante la liberté, la différence, « parce que je n'ai plus de chemise ». J'aime bien Raphaël et Le Clézio me rappelle ces années 1970 où j'avais 15 ans. L'enfance était alors un thème neuf. 1968 avait balayé la condescendance des vieux pour ces anges amateurs de contes ou ces monstres à discipliner dans les pensions. Françoise Dolto déclarait que « l'enfant est une personne » ; Le Clézio explorait l'enfance comme univers à soi.

Tous les jeunes garçons du recueil sont un peu lui, ou son double enchanté. Il est Mondo, le gitan solitaire qui erre dans Nice et se baigne aux aurores, ayant ensuite un mot gentil pour chacun, aidant ceux qui l'acceptent. Et « quand il y avait quelqu'un qui lui plaisait, il l'arrêtait et lui demandait tout simplement : 'est-ce que vous voulez m'adopter ?' » p.11.

Il est le double mâle de Lullaby, la petite fille dont la mère est malade et le père au loin, qui décide un jour de ne pas aller au collège. Parce que les murs, le grillage et les platanes lépreux dépriment l'envie d'espace et de soleil (rien n'a changé dans les cages au mammouth).

Il est Jon le sensuel Islandais attiré par la lumière du 21 juin, au sommet de la plus haute montagne : « Elle brûlait et pénétrait les pores comme un liquide chaud, elle imprégnait ses habits et ses cheveux. Soudain il eut envie de se mettre nu. (...) Il se roula sur le sol humide, en frottant ses jambes et ses bras dans la mousse » p.126.

Il est Juba, petit bouvier d'Egypte qui fait tourner les b½ufs pour monter l'eau dans les champs. La roue d'eau répète la roue du soleil dans le ciel, la roue du passé et du futur, dans un accord profond entre le réel et le rêve, le chant et le champ, le bouvier d'ici et le roi imaginaire de la ville de Yol.

Il est Daniel, pensionnaire étiolé qui s'enfuit de la cage pour aller voir la mer, ivre de la découvrir sans cesse mouvante, miroitante, enchantée, criant d'enthousiasme et partant en courant comme le gamin des 'Quatre-cents coups', le film mythique de François Truffaut.

Il est le Martin adulte du royaume légendaire d'Hazaran qui, tel le joueur de flûte de Hamelin, raconte des histoires aux enfants pour les guider vers d'autres lieux à sa suite.

Il est Petite-Croix, fillette aveugle du Nouveau Mexique qui se demande « qu'est-ce que le bleu ? » pour seulement le sentir sans l'avoir jamais vu. Elle ne peut qu''écouter' la lumière, se forgeant des histoires, toute à ses sensations.

Il est surtout Gaspar, « un jeune garçon vêtu comme les gens de la ville », chaussures de toile et veste de lin, visage rougi et nez qui pèle. Il suit quatre jeunes bergers de 6 à 14 ans quelque part dans le sud du Maroc. Avec eux, il s'initie aux mystères de la nature, des astres et des bêtes. Il chasse le lièvre, l'oiseau et le serpent, il bâtit une hutte de roseaux, il rassemble et trait les chèvres, il écoute les signes du bouc et des chiens sauvages, il contemple les dessins des astres dans le ciel clouté des nuits sahariennes. Ce nez qui pèle est le signe de sa mue, comme la peau du lézard. Il passe deux mois peut-être, « perdu » hors civilisation, pieds nus et chemise déchirée (Le Clézio adore ces détails concrets qui mettent en contact le corps avec le 'vrai' de la nature). Puis tout a une fin ; lors d'une tempête de sable, il se retrouve via une route qui le ramène à la civilisation. Mais il est 'born again', nouveau Gaspard Hauser (film) né à nouveau dans le sable du désert et l'eau lustrale du marais.

Le tropisme Le Clézio est la lumière, comme pour Nietzsche et Camus : « C'était pour elle que Mondo avait tout de suite donné ce nom à la maison, la Maison de la Lumière d'Or. La lumière du soleil de la fin d'après-midi avait une couleur très douce et calme, une couleur chaude comme les feuilles d'automne ou comme le sable, qui vous baignait et vous enivrait » p.43.

Pour Lullaby, « le soleil brûlait son visage. Les rayons de lumière sortaient d'elle par ses doigts, par ses yeux, sa bouche, ses cheveux, ils rejoignaient les éclats des rochers et de la mer (...) La lumière continuait à entrer, jusqu'au fond des organes, jusqu'à l'intérieur des os, et elle vivait à la même température que l'air, comme les lézards » p.98.

Jon, « c'était peut-être cette lumière du mois de juin qui l'avait conduit jusqu'à la montagne » p.124. Là où il rencontre l'enfant-lumière qui a quitté les villes pour retrouver la vitalité du monde, l'Enfant de Nietzsche, la dernière des trois métamorphoses de Zarathoustra.

Juba : « Il regarde le ciel, du côté de l'est, et devine que le jour va bientôt apparaître. Il sent l'arrivée de la lumière au fond de son corps, et la terre aussi le sait, la terre labourée des champs et la terre poussiéreuse entre les buissons d'épines et les troncs des acacias. C'est comme une inquiétude, comme un doute qui vient à travers ciel, parcourt l'eau lente du fleuve, et se propage au ras de la terre » p.150.

Daniel, « Celui qui n'avait jamais vu la mer » est rendu ivre par la lumière : « La lumière était partout à la fois, si proche qu'il sentait sur son visage le passage des rayons durcis, ou bien très loin, pareille à l'étincelle froide des planètes. C'est à cause d'elle que Daniel courait en zigzag à travers la plaine des rochers. La lumière l'avait rendu libre et fou, et il bondissait comme elle, sans voir » p.182.

Gaspar le découvre comme il découvre la nature : « C'était le soleil surtout qui était cause de ce qui se passait ici. Il était au centre du ciel blanc, et sous lui tournaient les bêtes dans leur nuage de poussière » p.259.

'Mondo et autres histoires' est probablement le livre que je préfère de l'écrivain Le Clézio. Il se situe à la limite du réel et du surréel, de la nature et de l'humain. Il réenchante le monde sans en appeler aux dieux, d'un simple ici et maintenant qui s'appelle ailleurs le zen. Observer, se laisser envahir, suivre le mouvement et les choses telles qu'elles viennent, se sentir « au milieu du ciel », voilà un destin. « La lumière gonflait la roche, gonflait le ciel, elle grandissait aussi dans son corps, elle vibrait dans son sang. La musique de la voix du vent emplissait ses oreilles, résonnait dans sa bouche. Jon ne pensait à rien, ne regardait rien. Il montait d'un seul effort, tout son corps montait, sans s'arrêter, vers le sommet de la montagne » p.130.

La métaphore humaine, l'accord de l'être avec l'univers.

Le Clézio, Mondo et autres histoires, 1978, Folio, 310 pages

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Le Clézio, Le chercheur d'or

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Le Clézio, Le chercheur d'or

Publié le 7 avril 2011 par argoul


Jean Marie Gustave Le Clézio a écrit ici son 'Île au Trésor'. Il y reprend ses thèmes de prédilection, l'opposition sensations/raison, mer/terre, nature/civilisation, indigènes/blancs, humbles/bourgeois, comptables/marins... L'enfant a ce sentiment océanique de la mère comme ouvrant les portes, toute liberté, infini marin ; le père est la contrainte, la canne qui s'abat sur les fesses au retour d'une fugue, le devoir, la comptabilité. Et pourtant, c'est le père qui rêve et trébuche, alors que la mère économise et raisonne. Sept parties, comme les sept marches du destin, rythment le roman. Alternent à chaque fois le paradis et la réalité, en chaque fois 4 ans, comme si l'on ne devenait adulte qu'après 30 ans.

1892, le petit Alexis L'Etang, fils de planteur, a 8 ans. « Enfant aux cheveux trop longs, au visage hâlé par le soleil, aux habits déchirés par les courses dans les broussailles et les champs de cannes. » p.62 Il est tout sensations et rêves, un vrai sauvage – nommé Ali par sa s½ur – qui a pour ami Denis, un Noir de quelques années plus âgé qui l'initie à l'existence : courir pieds nus dans les champs de cannes, écouter la mer, observer la majesté des oiseaux, traverser les rivières, chercher les plantes qui guérissent, courir en pirogue avec les adultes, se baigner tout nu. La vraie vie est dans les champs, sensuelle, pénétrant par tous les pores : « Les femmes vont avec leurs houes. Elles sont vêtues de 'gunny', la tête enveloppée dans de vieux sacs de jute. Les hommes sont torse nu, ils ruissellent de sueur. On entend des cris, des appels, aouha ! la poussière rouge monte des chemins, entre les carrés de cannes. Il y a une odeur âcre dans l'air, l'odeur de la sève des cannes, de la poussière, de la sueur des hommes. Un peu ivres, nous marchons... » p.20 Les rêves naissent des mots, des illustrés lus au grenier, des histoires de la Bible racontées par sa mère. Un ouragan détruit ce paradis, en même temps que les rêves industriels de son père s'écroulent devant les réalités comptables.

A 12 ans, voilà le gamin précipité en civilisation, au collège. A 16 ans, son père mort, il doit travailler aux écritures dans une compagnie.

1910, l'adolescent a rencontré un bateau, la Zeta, et un marin, le capitaine Bradmer. Il doit partir, l'appel du large : « Tu dois aller au bout de ce que tu cherches, au bout du monde », lui dit sa s½ur (p.124). Il embarque comme passager payant pour découvrir la mer et chercher un trésor, celui dont son père rêvait, le soir dans son bureau. La mer comme une totalité d'enfance, comme un désir sexuel. « Aussi loin que je puisse voir, il n'y a que cela : la mer, les vallées profondes entre les vagues, l'écume sur les crêtes. J'écoute le bruit de l'eau qui serre la coque du navire, le déchirement d'une lame contre l'étrave. Le vent, surtout, qui gonfle les voiles et fait crier les agrès. Je reconnais bien ce bruit, c'est celui du vent dans les branches des grands arbres, au Boucan, le bruit de la mer qui monte, qui se répand jusque dans les champs de cannes. » p.125 La mer, c'est l'anti-collège, la liberté hors de raison, elle « recouvre toutes les pensées » p.127 « Ici, au centre de la mer, il n'y a pas de limites à la nuit. Il n'y a rien entre moi et le ciel. » p.134 « La nuit est si belle, sur la mer comme au centre du monde, quand le navire glisse presque sans bruit sur le dos des vagues. Cela donne le sentiment de voler... » p.141 « Je crois que je ne me suis jamais senti aussi fort, aussi libre. Debout sur le pont brûlant, les orteils écartés pour mieux tenir, je sens le mouvement puissant de l'eau sur la coque, sur le gouvernail. Je sens les vibrations des vagues qui frappent la proue, les coups du vent dans les voiles. Je n'ai jamais rien connu de tel. Cela efface tout, efface la terre, le temps, je suis dans le pur avenir qui m'entoure. » p.146 Une véritable expérience zen, une traversée hors du temps, encore un paradis. Le timonier comorien devait devenir prêtre ; un jour, il a tout quitté pour devenir marin. Appel de la nature contre contrainte de civilisation, impossible métissage de l'atavisme non-blanc pour le monde des Blancs. Les marins n'ont pas le goût « de l'aventure ». « Ils n'appartiennent à personne, ils ne sont d'aucune terre, voilà tout. » p.160 L'écrivain n'est-il pas ce 'marin' de la civilisation ? « Quand je suis parti, c'était pour arrêter le rêve, pour que la vie commence. » p.172

Retour à la civilisation après cette parenthèse : « Le navire s'approche de la côte. Quelque chose s'achève, la liberté, le bonheur de la mer. Maintenant il va falloir chercher asile, parler, interroger, être au contact de la terre. » p.184 La civilisation, ce sont toutes ces contraintes. Alexis débarque à Rodrigues, où il calcule et prospecte, tout au savoir géométrique de la civilisation. L'Anse aux Anglais est une vallée qui se resserre et garde entre ses falaises le secret du Trésor ; on y lit la métaphore d'une femme et de sa vulve. Mais le Blanc raisonne abstraitement, il ne voit de la nature que ce qui se mesure et s'exploite ; pas sa beauté ni son amour. Alexis devient fou, ou presque, d'insolation. Il est sauvé par une jeune fille noire, Ouma, et un enfant simplet d'une beauté époustouflante, Sri. Ouma a été envoyée en France un temps, au couvent, pour y devenir « civilisée ». Mais elle est tombée malade et a voulu revenir sur sa terre. Alexis et elle ont eu une enfance inverse, lui Blanc ensauvagé, elle Noire civilisée – mais tous deux doivent boucler la boucle. Partie pivot, ombre et soleil, ambivalente – l'exact milieu du livre.

Pour Alexis, c'est à nouveau le paradis ; il découvre, comme avec Denis, comment courir pieds nus sur les rochers, pêcher le poisson au harpon, se sécher tout nu avec le sable – mais avec une fille, cette fois. « Maintenant je comprends ce que je suis venu chercher : c'est une force plus grande que la mienne, un souvenir qui a commencé avant ma naissance. » p.209 Le désir le saisit à la vue d'Ouma dans ses habits mouillés. Plus tard, ils nagent nus : « Tout d'un coup, je me souviens de ce que j'ai perdu depuis tant d'années, la mer à Tamarin quand avec Denis nous nagions nus à travers les vagues. C'est une impression de liberté, de bonheur. » p.229 Mais, autre thème favoris de Le Clézio, tout métissage est impossible, l'écart des civilisations est tel que l'existence est une impasse, être civilisé, c'est mentir, au contraire des gens simples pour qui tout est naturel. Chercher l'or – est-ce cela le trésor ? Ouma le pressent et le quitte. C'est un ouragan du c½ur qui pousse Alexis à partir.

1914, la civilisation s'appelle la guerre. Ypres, ce sont les gaz, les canons, les mitrailleuses ; les êtres humains en matricules regroupés en divisions et corps numérotés. Toute la nature en est bouleversée et les chevaux morts hantent de leurs carcasses les champs devenus stériles.

1918, Alexis retourne à Rodrigues, apaisé, appréciant la vie naturelle. Ouma a disparu mais Fritz, préadolescent Noir qui l'aidait, est devenu beau jeune homme qui prend les choses comme elles viennent. Une cache, deux caches : le trésor du Corsaire se trouvait bien là, soigneusement balisé selon le plan par des entailles sur les roches. Sauf que les caches sont vides. Y en aurait-il une autre ? Avant de poursuivre cette quête vaine, c'est encore un ouragan qui vient dévaster l'île. Tout est emporté, Alexis n'a plus rien.

Il retourne près de sa mère qui se meurt et de sa s½ur qui se fera bonne s½ur. Impossibilité du métissage, là encore : être Blanc impose de vivre comme les Blancs parmi les Blancs ; si l'on ne peut pas, il faut partir ou bien se faire passeur, par exemple religieuse quêtant parmi sa caste pour aider les pauvres. Alexis, un temps sirdar (contremaître) de plantation, ne peut supporter de commander comme un Blanc à ces Noirs ou à ces Indiens qui en savent plus que lui sur la nature et sur les mystères de l'univers. Il quitte son poste sur une apparition : Ouma qu'il croit avoir retrouvé. Tel est bien le cas et le couple s'enfonce dans un ravin isolé pour vivre la vie des neg' marrons, en robinsons sauvages. Jusqu'à ce que... Ouma, plus sage, constate que l'avenir ainsi n'est pas possible. Que deviendraient les enfants s'il y en a ? Une fois encore, le métissage est impossible, Alexis est Blanc et doit vivre sa vie de Blanc. Où aller ? « Je veux fuir les gens du 'grand monde', la méchanceté, l'hypocrisie. » p.315 Tout est rêve d'ailleurs. « Comment ai-je osé vivre sans prendre garde à ce qui m'entourait, ne cherchant ici que l'or, pour m'enfuir quand je l'aurais trouvé ? » p.332 Le plan du Corsaire n'est au fond que le plan claque de la voûte céleste ; il n'y a pas d'or matériel, déterré et peut-être dispersé dans les flots, mais l'accord entre l'être et le cosmos. Peut-être est-ce là cette leçon du pirate ? « Ainsi, dans le firmament où nulle erreur n'est possible, est inscrit depuis toujours le secret que je cherchais. » p.335 Retour à l'enfance qui savait déjà, depuis la branche de l'arbre chalta du bien et du mal où le frère et la s½ur se juchaient pour contempler le monde – une roue qui roule sur elle-même, tel l'Enfant de Nietzsche dans Zarathoustra. Il s'agit d'une révolution, au sens de Copernic, un retour sur soi-même. L'ailleurs est en soi.

Toujours les femmes l'ont ancré à une réalité qu'il quitte volontiers : sa mère quand il fugue avec Denis ; sa s½ur quand il ressent l'appel du large, Ouma quand il cherche le trésor. Le seul trésor qui compte est de se trouver soi, pas de déterrer l'or. « L'or ne vaut rien, il ne faut pas avoir peur de lui, il est comme les scorpions qui ne piquent que celui qui a peur. » p.269 La vraie richesse est intérieure, elle est l'accord de l'être avec la vie qu'il mène, de sa nature avec la nature. Tous les sages d'Occident l'ont dit depuis Aristote, les Indiens aussi, et Confucius, et les anciens Mexicains... Jean Marie Gustave Le Clézio le sait qui résume tous ses livres à cette découverte. 'Le chercheur d'or' est l'un d'entre eux, un grand livre.
Tags : Le Clézio, Le chercheur d’or, Catégories : Le Clézio, Livres, Mer et marins | Tags: adolescent, aventure, être, île, bateau, blanc, chercher, civilisation, collégien, cosmos, déchiré, enfant, femme, femmes, france, guerre, guerre de 14, illustrés, jeune fille, le clézio, liberté, marin, marins, mère, métissage, mer, nature, noir, nu, or, ouragan, père, plantation, rêve, richesse, rodriguès, roman, sable, sauvage, se baigner, sensations, sensuel, torse nu, trésor
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#Posté le mercredi 21 octobre 2015 04:55

Modifié le mercredi 21 octobre 2015 05:08

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